Contexte 

La plantation est un outil central pour adapter les forêts au changement climatique. Elle permet de renouveler les surfaces impactées par les sécheresses, canicules, tempêtes, insectes, pathogènes, etc. et ainsi construire l'avenir des massifs forestiers fragilisés. 

La mise en œuvre de ces plantations se heurte actuellement à plusieurs difficultés majeures :
        • Un succès technique insuffisant, source d’échecs ou de surcoûts
        • Des impacts environnementaux souvent méconnus et mal contrôlés
        • Une forte pénibilité des travaux forestiers pour les opérateurs
        • Des pratiques inadaptées aux attentes sociétales

Ces difficultés concourent à réduire la réussite des plantations, dans ses différentes dimensions : technique, économique, environnementale et sociale.

Objectif

L’objectif du projet est d’améliorer les pratiques de plantation dans les forêts de la région Grand-Est.

Pour cela, des méthodes de plantation à hautes performances seront conçues pour :
     • Assurer une bonne reprise des plants à des coûts raisonnables
     • Préserver la fertilité et les fonctions des sols sur le long terme
     • Réduire la pénibilité du travail pour les opérateurs
     • Adapter la gestion forestière aux attentes du public

Des recommandations pratiques et des outils d’aide à la décision seront produits pour la réalisation des plantations.

Actions réalisées

Groupe de travail n°1 : Assurer une bonne reprise des plants

Lors de la plantation, les plants tout juste sortis de la pépinière sont souvent fragiles, avec un système racinaire encore peu développé. Le choc de transplantation, associé à des épisodes de sécheresses, induit un fort stress et augmente la mortalité, parfois déjà importante, des jeunes plants après la première année.

Deux méthodes seront étudiées afin de tester l'acquisition de l'eau par les jeunes plants après leur transplantation : l'ajout de gel hydro-rétenteur ou l'utilisation de plants mycorhizés artificiellement en pépinière.

Groupe de travail n°2 : Préserver la fertilité et les fonctions des sols sur le long terme

La Préparation Mécanisée du Site (PMS) est une pratique permettant de répondre à deux objectifs principaux : la réduction de la compétition herbacée et améliorer, normalement, la structure du sol en cas de compaction. Lors d'étés secs, cette pratique permet l'amélioration significative de la reprise des plants la première année après la plantation (Collet et al., 2024*)

Néanmoins, la PMS perturbe la structure des sols et peut affecter durablement leur fertilité. Les perturbations induites dépendent, entre autres, du niveau d’humidité du sol lors de la réalisation de la PMS.

Dans une expérimentation en forêt, les effets de l’humidité du sol sur la qualité de la préparation seront évalués afin d’identifier la gamme optimale d’humidité du sol pour réaliser la PMS.

* COLLET Catherine, AGRO Chloé, AKROUME Emila, BELLO Jordan, BERTHELOT Alain, BOULANGER Vincent, CALAS Aurore, DUMAS Noé, PITAUD Jonathan, PUYAL Malaurie et VAST Florian, 2024. Mechanical site preparation severity mediates one-year-survival response to summer drought in planted tree seedlings. New Forests. 1 septembre 2024. Vol. 55, n° 5, pp. 1581‑1594. DOI 10.1007/s11056-024-10050-0.

Groupe de travail n°3 : Réduire la pénibilité du travail pour les opérateurs

Un itinéraire technique de plantation peut comporter différentes étapes : une Préparation Mécanisée du Site (PMS) ; le transport des plants sur le site de plantation ; la mise en terre des plants ; l’installation de protections contre les ongulés ; l'entretien des parcelles après la plantation.

Lors de chacune de ces étapes, la pénibilité du travail pour les opérateurs (chauffeurs, planteurs, ouvriers sylvicoles, …) est attestée par les indices de fréquence de troubles musculosquelettiques (TMS) très élevés observés dans ces branches d’activité.
Les facteurs à l’origine de cette pénibilité sont encore très peu documentés et leurs importances relatives mal connues, ce qui freine la conception de méthodes plus ergonomiques, et leur diffusion au sein du monde professionnel.

Plusieurs essais seront réalisés afin d'évaluer l'ergonomie à différentes étapes de la plantation : Comparaison d'outils lors de la mise en terre des plants, mesures sonores et vibratoires lors de la PMS, Dégagements forestiers avec des outils électroportatifs, etc.)

Groupe de travail n°4 : Garantir l’acceptabilité par le public de la gestion pratiquée

Des itinéraires de plantation alternatifs aux itinéraires de plantations monospécifiques réalisées après coupe rase sont développées depuis plusieurs années en Grand-Est, afin de réduire les impacts environnementaux, économiques et paysagers de la plantation.

La perception par les usagers de la forêt de ces différentes pratiques, qui s’échelonnent sur un gradient d’interventionnisme sylvicole et d’artificialisation des forêts, reste encore à analyser, pour pouvoir concevoir des itinéraires sylvicoles qui répondent aux attentes sociétales.

L'objectif de cette tâche est d'analyser les attitudes et évaluer les préférences de la population générale, qu'ils soient usagers ou non de la forêt, à l'égard de la gestion des renouvellements forestiers et leur perception des pratiques. Les aspects étudiés seront notamment : la reprise des plants, la biodiversité, la préservation des sols, l'ergonomie et les conditions de travail. Pour ce faire, une enquête sur un échantillon représentatif de 1000 personnes sera réalisée, ainsi qu'un questionnaire en ligne, accompagné d'une expérimentation par les choix. 

Groupe de travail n°5 : Concevoir des itinéraires techniques à hautes performances multiples

L'objectif de ce groupe de travail est d'évaluer différents itinéraires techniques de plantation, en intégrant les recommandations issues de groupes de travail précédents.

Les différents itinéraires techniques étudiés sont :
     • Itinéraires de plantation en plein 
     • Itinéraires de plantation sous couvert après coupe de rétention
     • Itinéraires de plantation sous couvert après coupe sanitaire
     • Itinéraires de plantation d’enrichissement dans des peuplements vulnérables

Sur ces itinéraires, différents critères seront évalués : le succès technique, l'ergonomie du travail, la perception par le grand public, les impacts sur les sols et la biodiversité ainsi que les coûts financiers.

Financeurs

Le projet PREPI est cofinancé par la Région Grand Est et par l’Union Européenne avec le Fond Européen Agricole pour le Développement Rural. Il s’insère dans le cadre du programme FEADER 2023-2027 et du dispositif « 7701A – Partenariat Européen d’Innovation.

Partenaires du projet

Résultats et publications

Cette section sera alimentée au fur et à mesure de la publication des résultats.